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Pourquoi réduire sa consommation de viande : bilan économique et écologique détaillé

elevage bovin

Pourquoi réduire sa consommation de viande : bilan économique et écologique détaillé

De nombreuses études et experts en écologie et en économie recommandent de réduire sa consommation de viande pour plusieurs raisons. Entre la préservation de l’environnement et les avantages économiques, ce changement de mode de consommation est devenu incontournable. Plongeons dans un bilan détaillé des impacts économiques et écologiques de la consommation de viande.

Les impacts écologiques de l’élevage intensif

L’empreinte carbone de l’élevage : La production de viande, en particulier celle de bœuf, est l’une des principales sources de gaz à effet de serre. Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’élevage représente environ 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cela inclut la production de méthane par les ruminants et le dioxyde de carbone issu des fermes industrielles.

La déforestation : La conversion de forêts en pâturages ou en terres agricoles pour produire de l’alimentation animale contribue de manière significative à la déforestation. La forêt amazonienne, souvent surnommée le « poumon de la Terre », est gravement menacée par ces activités. Chaque hectare de forêt détruit réduit notre capacité à stocker le carbone, exacerbant ainsi le changement climatique.

L’utilisation des ressources en eau : La production de viande est particulièrement gourmande en eau. Selon le rapport de l’UNESCO, produire un kilo de viande de bœuf nécessite environ 15 000 litres d’eau, alors qu’un kilo de céréales en nécessite environ 1 500 litres. Cette utilisation excessive de l’eau pose des problèmes dans les régions où cette ressource est déjà rare.

La pollution des sols et des eaux : L’élevage intensif engendre aussi une pollution des sols et des eaux par l’utilisation massive d’engrais et de pesticides pour la culture des aliments destinés aux animaux. Cette pollution affecte la biodiversité et la qualité des eaux, impactant ainsi les écosystèmes locaux.

« Les systèmes agroalimentaires liés à l’élevage, notamment les activités de production sur le lieu d’exploitation et certains processus clés de la chaîne d’approvisionnement, comme le changement d’affectation des terres pour la production d’aliments pour animaux, le transport et la fabrication d’intrants, représentaient environ 6,2 milliards de tonnes d’émissions d’équivalent CO2 (Gt éq-CO2) par an, soit quelque 12 pour cent du total des émissions anthropiques et approximativement 40 pour cent de l’ensemble des émissions provenant des systèmes agroalimentaires, estimées par la FAO à environ 16 Gt éq-CO2. En l’absence d’interventions et de gains de productivité, la réponse à l’augmentation de la demande risque de porter les émissions mondiales attribuables à l’élevage à près de 9,1 Gt éq-CO2 d’ici à 2050. » Selon la FAO

Les avantages économiques de la réduction de la consommation de viande

Réduction des coûts de production : Réduire la demande de viande pourrait entraîner une diminution des coûts associés à l’élevage, tels que l’achat de terres, les frais vétérinaires, ou encore les coûts énergétiques. Ces économies pourraient être réinvesties dans des pratiques agricoles durables.

Création de nouvelles opportunités économiques : Des marchés émergents, comme celui des protéines végétales ou des substituts de viande, connaissent une croissance rapide. Selon une étude de Barclays, le marché des alternatives à la viande pourrait atteindre 140 milliards de dollars d’ici 2029. Cette transition ouvre des opportunités pour les entreprises dans le domaine de l’alimentation durable.

Réduction des dépenses de santé publique : Une alimentation plus végétale est associée à une réduction des risques de maladies chroniques telles que les maladies cardiaques, le diabète de type 2 et certains types de cancer. Cette réduction des maladies liées à l’alimentation entraîne une diminution des dépenses de santé publique.

Optimisation de l’utilisation des terres agricoles : Cultiver des plantes destinées à la consommation humaine directe est une utilisation plus efficiente des terres que l’élevage. Un hectare de terre peut nourrir beaucoup plus de personnes avec des cultures végétales qu’avec l’élevage d’animaux. Cela pourrait aider à lutter contre la faim dans le monde et à stabiliser les prix alimentaires.

Les efforts politiques et réglementaires pour encourager une consommation responsable

Les lois et réglementations : Plusieurs pays ont déjà commencé à adopter des politiques visant à réduire la consommation de viande. Par exemple, le gouvernement néerlandais encourage activement la réduction de la consommation de protéines animales au profit des protéines végétales. En France, la loi EGalim (2018) impose aux cantines scolaires de proposer au moins un repas végétarien par semaine.

Les subventions et incitations fiscales : Les gouvernements peuvent également offrir des subventions et des incitations fiscales pour les pratiques agricoles durables et les alternatives à la viande. Par exemple, certains pays européens subventionnent les agriculteurs qui adoptent des pratiques agroécologiques, ce qui inclut la réduction de l’élevage intensif.

Les campagnes de sensibilisation publique : Plusieurs initiatives et campagnes ont vu le jour pour sensibiliser le public aux avantages de réduire la consommation de viande. Des mouvements internationaux comme « Lundi sans viande » (Meatless Monday) ou « Veganuary » encouragent les gens à essayer des régimes alimentaires à base de plantes, au moins temporairement.

Les stratégies individuelles pour une consommation responsable

Adopter un régime flexitarien : Un régime flexitarien implique de manger principalement des aliments végétaux tout en conservant une consommation occasionnelle de viande. Cette approche permet de réduire significativement l’impact écologique tout en bénéficiant des avantages économiques mentionnés.

Privilégier la viande de sources durables : Acheter de la viande provenant de fermes locales et durables, qui pratiquent le pâturage extensif et évitent l’utilisation intensive d’antibiotiques et d’hormones, peut également atténuer certains des impacts écologiques et économiques négatifs.

Essayer des alternatives à la viande : Il existe aujourd’hui une multitude d’alternatives à la viande à base de plantes, qui imitent le goût et la texture des produits d’origine animale. Ces alternatives sont souvent moins coûteuses et plus durables.

Pour en savoir plus sur les impacts économiques et écologiques de la consommation de viande, vous pouvez consulter des sources comme le rapport de la FAO sur l’empreinte écologique de l’élevage et les études publiées par des organismes comme l’UNESCO et Barclays.

Sources: https://www.fao.org/newsroom/detail/new-fao-report-maps-pathways-towards-lower-livestock-emissions/fr

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